Intervention de Philippe Poget sur la Loi sur la promotion de l’agriculture (LPromAgr) (M 2 05) (PL 12766 A)

Les Vert.es ont soutenu la modification de la loi permettant de maintenir une agriculture diversifiée sur notre territoire notamment par :

  • l’inscription du principe de souveraineté alimentaire
  • la volonté de favoriser une agriculture productrice rémunératrice et diversifiée, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal qui fournit des denrées saines
  • le renforcement de la résilience des pratiques agricoles face au changement climatique
  • le soutien à la sensibilisation (OPAGE, GRTA, MA-Terre, tourisme rural)
  • la facilitation de l’installation et de la reprise d’exploitation par la nouvelle génération permettant de maintenir voire de soutenir l’augmentation de la population active dans l’agriculture. Cette nouvelle génération, récemment formée, apporte de nouvelles idées, de nouvelles méthodes et crée des niches de production innovantes
  • la création de la commission consultative pour l’agriculture

Ces modifications de la loi ont été votées par le parlement.

Intervention de Pierre Eckert sur le projet de loi proposant une aide complémentaire RHT COVID (PL 12989)

Fabienne Fischer, notre Conseillère d’Etat verte en charge de l’économie, a présenté un projet de loi proposant une aide complémentaire s’inspirant de la RHT COVID.

La loi a pour but de limiter les conséquences économiques de l’épidémie de coronavirus (COVID-19) pour les travailleurs aux revenus modestes des entreprises sises dans le canton de Genève qui ont recours aux indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT). L’aide financière prévue vise à atténuer, par des aides cantonales, les conséquences économiques de la perte de salaire pour les travailleurs aux revenus modestes qui perçoivent, en raison de la réduction de l’horaire de travail demandée par leurs employeurs, 80% de leur rémunération contractuelle, représentant un montant inférieur au salaire minimum cantonal.

Les Vert.es partagent bien entendu les objectifs de ce PL. En effet, l’indemnisation à 80% des personnes qui se sont retrouvées au chômage technique a pu être supportable pour certain.es, notamment du fait d’économies réalisées sur l’absence de dépenses de restaurant ou de voyage. Mais ce raisonnement ne tient pas pour les employé.es dont le salaire permet tout juste de couvrir les loyers et l’alimentation. Celles-là et ceux-là ont déjà épuisé leurs éventuelles économies, accusé quelques retards de paiements de loyer et se retrouvent le cas échéant en situation de poursuite. Elles et ils ont probablement fini par frapper à la porte de l’Hospice Général. Les effets délétères de ce genre de situation sur la santé psychique des personnes touchées ont déjà été mis en évidence et nous préoccupent. La possibilité de retour au travail peut être ainsi fortement compromise, ce qui n’est dans l’intérêt ni des employé.es ni des employeurs.

Au vu des nombreux amendements déposés, le projet a été renvoyé en commission de l’économie, malgré l’urgence manifeste de la situation. Espérons que ressorte de commission un projet qui pourra obtenir une majorité en séance plénière du Grand Conseil.

Intervention de Boris Calame sur les Aides financières à la culture en application de l’ordonnance COVID-19 (PL 12990)

Les aides financières à la culture ont terriblement bienvenues, mais sont tellement tardives. Elles s’appliquent à la période allant du 26 septembre 2020 au 31 décembre 2021, soit une période de 15 mois qui a débuté il y a plus de 9 mois !

Dans la réponse du Conseil d’Etat du 19 mai à une Question urgente écrite intitulée « Une culture oubliée dans les aides de l’Etat ? », il est donné des chiffres effarants sur le taux de réponses positives du département aux demandes du monde de la culture, soit 11% pour les entreprises sur 168 demandes, 0% pour les indépendant.es sur 45 demandes et enfin 20.5% pour les projets de transformation sur 254 demandes.

Alors même que la situation du monde de la culture est dramatique, il faut être conscient que l’impact de cette crise sur la culture sera réellement palpable seulement dans quelques années. Il est grand temps de se réveiller avant qu’un trop grand nombre d’acteurs culturels ait abandonné par dépit ou obligation la profession. Ils et elles ne pourront plus, alors, nourrir et questionner nos esprits.

Malgré la très forte mobilisation des milieux culturels, notamment au travers du mouvement NO CULTURE, NO FUTURE, la précarité s’y renforce au quotidien. C’est aussi tout un écosystème, composé de nombreux métiers, qui est menacé ou en cours d’effondrement.

Pour faire face aux situations d’urgences financières, auxquels sont confrontés depuis plus d’une année, nombre d’entreprises, d’actrices ou acteurs culturels, il est particulièrement surprenant que l’Etat propose des avances limitées à 40% de l’indemnisation demandée, celles-ci même qui est limitée à 80% des pertes financières. Ce qui veut dire qu’une avance d’urgence aujourd’hui sera de seulement 32% … mais qui peut vivre avec 32% de son revenu, sous réserve qu’il soit versé à temps, d’autant plus dans des métiers à revenus souvent précaires ?

Nous demandons à l’Etat qu’il réponde, pleinement et rapidement, aux nombreuses demandes en attente de réponse, voir en souffrance, pour venir enfin soutenir plus sérieusement le monde de la culture qui se trouve dans un profond désarroi financier.

Les Vert.es ont bien sûr soutenu ce projet de loi voté par le Grand Conseil, mais regrettent infiniment la tardiveté et la lenteur du soutien au monde de la culture.

Intervention de Marjorie de Chastonay sur la motion « Des repas à 3 francs pour les étudiantes et étudiants de l’UNIGE et de la HES-SO GE » (M 2772)

Une motion invite le Conseil d’Etat à intervenir afin que des repas à prix réduit (3 francs) soient proposés pour les étudiant.es de l’UNI GE et de la HES-SO GE pour l’année académique 2021-2022.

En effet, les étudiant.es ont pu bénéficier de repas à ce prix aux mois de mai et de juin de cette année. Malgré son succès reconnu, ce projet n’a pas pu être pérennisé à la rentrée scolaire.

Un projet de repas à 5 francs est en cours d’élaboration, mais il ne sera pas mis en place à la rentrée.

Rappelons que la crise sanitaire, économique et sociale a fortement impacté les jeunes. Des centaines de colis ont été distribués chaque semaine par l’épicerie gratuite (La Farce). Les besoins sont donc toujours criants et l’avenir de leurs études est en jeu : risque de décrochage en raison des problèmes financiers, manque de motivation ou manque d’interactions sociales.

Beaucoup de jeunes ont perdu leur travail durant la crise dont 30% avaient besoin d’un job pour se nourrir. Par ailleurs, ils sont aussi touchés par les problèmes financiers de leur famille.

De nombreux témoignages font part :

  • D’un sentiment d’invisibilité
  • D’un sentiment d’inutilité
  • D’un sentiment d’incompréhension.

Les repas à 3 francs ne permettent pas seulement d’assurer aux jeunes une nourriture saine et équilibrée, mais aussi de de se retrouver et d’échanger, permettant de contrer le sentiment d’isolement.

Certes, cette opération aura un coût financier (estimé à environ 1.6 moi de CHF), mais à combien s’élèvera le coût social et humain si des jeunes décrochent, dépriment, ne mangent pas sainement ? Ce qui n’est pas investi pour les jeunes, se paye pour eux et pour nous durant toute leur vie.

Pour toutes ces raisons, les Vert.es ont soutenu un renvoi direct au Conseil d’Etat qui a été accepté par le GC.

Intervention de Pierre Eckert sur une Résolution pour le maintien du projet de la Cité de la musique (R 968)

Tout le monde a pu le lire dans la presse que le Conseil d’État a tout à fait l’intention de tenir compte, dans la mesure de ce qui est possible, du vote populaire de la Ville de Genève, qui a donné un préavis négatif au Plan Localisé de Quartier sur cette parcelle des Feuillantines située à proximité de la Place des Nations. Des solutions alternatives sont recherchées à la fois pour l’implantation d’une cité de la musique et pour une préservation des qualités naturelles de la parcelle des Feuillantines. À notre connaissance, ces alternatives sont en cours d’exploration et le groupe des Vert.es se réjouit de pouvoir se prononcer sur les propositions que le Conseil d’État soumettra au Grand-Conseil quand le moment sera venu. Il faut aussi rappeler que si le Conseil d’État souhaite passer outre le préavis communal, le dossier doit obligatoirement être porté devant le Grand Conseil, qui tranchera en fin de compte.

La résolution présentée au GC est largement prématurée et superfétatoire. Elle demande explicitement « d’approuver le plan localisé de quartier concernant la Cité de la musique » et donc de s’assoir sur la volonté populaire exprimée le 13 juin dernier. Les possibilités, données par les porteurs et les porteuses de la résolution, de faire évoluer le projet avec les partis politiques et les associations, ainsi que de mieux intégrer les musiques actuelles, ne change rien à l’affaire. Cette mise sous tutelle de la marge de manœuvre exploratoire du Conseil d’État représente manifestement un déni de démocratie. L’abstentionnisme est déjà suffisamment important dans ce canton sans en rajouter une couche.

Et puis, rappelons-le, c’est le rôle du Conseil d’État que de procéder à un arbitrage en cas de préavis communal négatif, ce qui est le cas ici. La résolution enlèverait cette capacité au Conseil d’État. Il en est d’ailleurs de même avec l’amendement de l’UDC qui demande de placer la cité de la musique dans le PAV. Une fois de plus, laissons le Conseil d’État travailler sur ce dossier, c’est clairement de sa compétence.

Comme mentionné en introduction, il est possible que suite aux consultations en cours, on retombe sur la parcelle des Feuillantines, ou alors sur le PAV, ou qu’une autre solution encore soit trouvée. Nous nous prononcerons volontiers sur la question en temps et lieu, mais en attendant nous refuserons avec conviction la présente résolution et vous engageons à en faire de même afin de respecter les voies démocratiques qui sont en en place et que nous nous sommes engagés à respecter.

La résolution a été adoptée avec un amendement visant à inclure les musiques actuelles.

Un projet de loi discriminant limitant l’accès aux logements sociaux pour les revenus modestes (PL 12752 A)

Le projet de loi « Pour la priorité du logement aux habitants du canton de Genève (PL 12752-A) modifiant la loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL) (I 4 05) demandait de porter de 2 à 5 ans la durée de résidence à Genève pour obtenir un logement subventionné. Ce projet discrimine les migrants et les Confédérés. Il vise les travailleurs aux revenus modestes légalement établis à Genève. S’il ce projet visait des économies, loin s’en faut : les personnes qui ne pourront pas accéder à un logement subventionné iront grossir les rangs des bénéficiaires de l’Hospice général et seront, entre autres, logés dans des hôtels.

Le projet adopté par la majorité du parlement est inacceptable, même s’il «réduit » à 4 ans la durée de résidence suite à un amendement.

Cet écho du GC sera complété, durant l’été, avec les autres objets débattus lors de cette session.

Ruth Bänziger, députée