C’est un fait peu contesté et que toutes les statistiques du chômage confirment : si, en moyenne, les personnes âgées de 50 ans et plus ne sont pas plus souvent concernées par le chômage, elles rencontrent en revanche bien plus de difficultés à retrouver un emploi lorsqu’elles y sont confrontées. Les causes derrière cette réalité peuvent être multiples (licenciements économiques, faiblesses dans la formation, cotisations plus élevées, stéréotypes attachés à la vieillesse, etc.) mais les conséquences, elles, sont invariablement les mêmes. L’exclusion précoce du marché du travail prétérite la situation économique des personnes concernées autant dans le présent qu’en ce qui concerne leurs rentes futures, ceci venant s’ajouter aux effets dramatiques sur la santé physique et surtout psychique que ce genre de situations peut engendrer.
 
Fruit d’un laborieux compromis parlementaire, la LPtra votée à Berne en juin 2020 comporte des restrictions bien trop importantes pour permettre de répondre à ce problème de société majeur. En effet, la rente-pont fédérale ne s’adressera qu’aux chômeurs et chômeuses en fin de droit, âgé·es de 60 ans ou plus et qui peuvent justifier de 20 années de cotisations, dont 5 au moins avant l’âge de 50 ans. Par ailleurs, les montants prévus ne sont pas adaptés au regard du coût de la vie particulièrement élevé à Genève.
 
Face au manque d’ambition des Chambres fédérales, les cantons peuvent et doivent faire plus. Genève en aurait eu les moyens aujourd’hui en acceptant le projet d’extension de la rente-pont au niveau cantonal formulé par l’Alternative. Genève aurait dû entrer dans cette démarche pour faire face à la situation endémique de chômage qui y prévaut. Genève aurait dû opter pour cette rente qui se serait adressée aux demandeurs et demandeuses d’emploi dès 57 ans révolus, que ces personnes aient épuisé leurs indemnités chômage ou qu’elles n’y aient « simplement » pas droit. Bien sûr, une telle mesure aurait eu un coût, mais ne rien offrir d’autre que la pauvreté ou l’aide sociale à des personnes qui ont travaillé des décennies durant et qui se voient brutalement précarisées et mises au ban de la société est également humainement et socialement très coûteux.

La volonté de la majorité conservatrice du Grand Conseil, pour qui, en matière de prestations sociales, le moins est toujours le mieux, s’est malheureusement une nouvelle fois imposée ce soir. Mais alors qu’à l’allongement de la durée de vie et au vieillissement démographique s’ajoute désormais une crise économique et sociale majeure, la lutte contre l’appauvrissement et pour la dignité des personnes âgées et de toutes celles exclues du marché du travail est un horizon incontournable. Les partis de gauche et leurs allié·es progressistes ne baissent pas les bras et poursuivront sans relâche les efforts engagés en ce sens.

Le projet de loi: PL 12567 A

Pour plus d’informations :

  • Pierre Eckert, député et chef de groupe des Vert-e-s (079 598 24 00)
  • Jocelyne Haller, députée EàG (076 382 01 82)
  • Léna Strasser, députée socialiste (076 615 75 49)