La 5G millimétrique comprend des fréquences de l’ordre de 20GHz (contre jusqu’à 3,5 GHZ pour la 5G dite « classique », en déploiement actuellement). Face au manque de connaissance concernant cette technologie, un moratoire permettrait de respecter le principe de précaution. Les concessions doivent être délivrées aux opérateurs uniquement lorsque des études scientifiques fourniront assez d’éléments probants concernant les impacts de la 5G millimétrique sur la santé.

« De plus en plus de personnes se disent électrosensibles, en outre le groupe d’experts Berenis de l’Office fédéral de l’environnement signalait en janvier 2021 plusieurs études confirmant des effets sur le fonctionnement cellulaire », souligne Brigitte Neuhaus. La multiplication des champs auxquels nous sommes exposés au quotidien inquiète particulièrement : « Les connaissances que nous avons sur de potentiels ‘effets cocktails’ sont très limitées ».

Les questions posées par la 5G millimétrique touchent également la problématique énergétique : « Une antenne 5G consomme trois fois plus qu’un équipement 4G, et le volume de données transmises va fortement augmenter. La consommation énergétique que cela induit est totalement incompatible avec les objectifs climatiques de la Suisse et de la communauté internationale », remarque Pierre Eckert.

Suit à l’octroi de concessions aux opérateurs pour la 5G classique, les cantons connaissent une situation difficile : ils doivent appliquer le droit fédéral et disposent de la compétence d’exécution des dispositions y relatives, mais ils ont été mis devant le fait accompli sans avoir voix au chapitre. De plus, le cadastre des expositions aux ondes électromagnétiques n’est toujours pas établi, ce qui rend toute planification hasardeuse.

« Nous demandons qu’une marge de manoeuvre soit accordée aux cantons pour qu’ils puissent, s’ils le désirent, décider de manière autonome de rester une zone blanche. Un réel débat de société doit avoir lieu de manière démocratique ! », avance Géraldine Beuchat.

De plus, les solutions équivalentes à la 5G millimétrique existent et doivent être soutenues. « La plupart des applications sont possibles également avec la technologie filaire (notamment la fibre optique). Valoriser ces alternatives permet de profiter d’avantages similaires tout en évitant de prendre les mêmes risques en matière de santé », souligne Tristan Robert.

La Commission des transports et des télécommunications n’a pas souhaité donner suite à ces trois initiatives cantonales, mais a accepté le postulat 21.3596 qui vise à agir en faveur de l’information à la population, à favoriser l’implication des cantons et garantir la prise en compte des résultats des recherches sur les répercussions des ondes millimétriques sur la santé et l’environnement. Ce postulat constitue un pas dans la bonne direction, mais il s’agira de rester vigilant à l’avenir pour s’assurer que le principe de précaution est bel et bien respecté.

Nous nous tenons volontiers à disposition pour davantage d’informations :

  • Pierre Eckert, député Vert au Grand Conseil genevois, 079 598 24 00
  • Brigitte Neuhaus, députée Verte au Grand Conseil neuchâtelois, 079 785 31 70
  • Bertrand Buchs, député PDC au Grand Conseil genevois, 079 832 13 92
  • Géraldine Beuchat, députée PCSI au Parlement jurassien, 079 350 60 55
  • Tristan Robert, député PS au Grand Conseil neuchâtelois, 077 471 51 43