En cette période de crise causée par la pandémie, les brasseries indépendantes genevoises, par la voix de leur association (Communiqué de presse ABIG), ont fait connaître leur demande d’amélioration des conditions cadres. La fermeture des bars et restaurants ainsi que l’absence de festivals les ont durement impactés. Sur un marché pré-covid en plein renouveau, des investissements importants avaient été consentis par certaines de ces structures. Or, celles-ci se retrouvent, aujourd’hui, en grande difficulté pour écouler leur production.

Lors des dernières révisions législatives, les brasseries indépendantes genevoises n’avaient pas été incluses dans les facilités administratives accordées aux producteur.rice.s de boissons fermentées souhaitant vendre le produit de leur récolte directement. Or, les activités de ces brasseries participent pleinement à la filière agricole locale et au développement d’un commerce de proximité. Le Cercle des agriculteurs a construit une malterie qui permet aux brasseurs de disposer de malt genevois. Des agriculteur.rice.s se lancent dans des projets de production de houblon et des sélections de levures locales sont aussi en voie de commercialisation. C’est donc tout un écosystème autour de la brasserie qui se met en place.

Il n’y a plus de raison de différencier vins, bières et autres boissons fermentées. Les deux projets de Loi (PL LTGVEAT; PL LRDBH) déposés au Grand Conseil par le député vert et président du Grand Conseil, François Lefort, proposent donc d’ajouter tous les types de boissons fermentées à partir de récoltes genevoises aux exemptions dont bénéficient déjà les vigneron.ne.s (notamment en ce qui concerne la vente directe). Ces projets de Loi autoriseront les structures à vendre leur production directement sur les lieux de fabrication. Cela permettra de développer les productions de bière mais aussi de kéfir de fruits ou de kombuchas, de soutenir des savoir-faire locaux et d’atténuer la crise qui touche ce secteur, conséquences des restrictions sanitaires.