Par Céline Bartolomucci, co-responsable du groupe de travail Environnement des Vert-e-s genevois-es et candidate au Grand Conseil

Je suis sûre que vous avez reconnu cette petite chanson, je l’avais en tête l’autre soir quand je marchais en ville. Sauf que je n’étais pas sur l’avenue des Champs Elysées à Paris, mais rue de la Coulouvrenière à Genève. Il était très tard, tout était désert, et pourtant la Place Neuve brillait de milles feux, éclairée par les imposants lustres depuis l’intérieur du Grand Théâtre ou par les panneaux lumineux à l’effigie du MAH. Devant moi, les divers magasins du coin étaient fermés mais eux aussi totalement éclairés, comme si le peu de personnes dehors allaient encore avoir l’idée de faire du shopping à cette heure tardive.

Pourtant, les médias et les discussions entre ami-e-s ne cessent d’être alimentés en ce moment par un sujet crucial: la pénurie d’énergie. Et comme si ça ne suffisait pas, la bise de ces derniers jours nous rappelle que l’hiver arrive et qu’il va bien falloir se chauffer.

Dans ce contexte, tout le monde y va de sa suggestion: outre l’ajout simple de pulls supplémentaires pour les plus décroissants, on en voit maintenant certains ressortir d’outre-tombe des projets balayés auparavant pour cause d’impacts environnementaux catastrophiques, comme la construction d’un n-ième barrage sur le Rhône. Revoir notre mode de vie? Imposer des normes ambitieuses aux plus gros consommateurs ? Allons bon, pourquoi ? Puisque nous pouvons toujours utiliser les énergies fossiles / construire des barrages hydroélectriques / utiliser toujours plus d’engrais chimiques / envoyer nos déchets ailleurs (rayer les mentions inutiles)…

Une question me taraude : combien de temps la nature va-t-elle encore supporter d’être jouée comme joker contre nos frasques d’humains peu désireux de modifier leur train de vie ? Pendant que le monde des humains construit, s’agite et s’écharpe avec rage, le reste du vivant s’étiole silencieusement. Berceau de notre existence et gardienne de notre vie et de notre santé, la nature reste pourtant la grande oubliée de nos préoccupations. A nous, Vert-e-s, militant-e-s et allié-e-s, de nous battre pour qu’elle retrouve sa juste place au sein de nos décisions.