Par Katia Leonelli, députée

Depuis plusieurs années désormais, on observe un certain nombre de dysfonctionnements au sein du cycle d’orientation (CO) qui prétéritent majoritairement les élèves en difficulté ou en grande difficulté et qui renforcent les inégalités sociales. Ce constat accablant est la raison même d’exister du projet CO22.

Très concrètement, ce projet a pour but de mettre en place un système mixte, dans lequel les élèves sont dans des classes mixtes mais font partie de groupes de niveau intégrés selon les matières scolaires en 9ème et en 10ème. En 11ème, les élèves sont ensuite divisés en deux sections: une section maturité et une section certificat.

Les points forts d’une mixité intégrée sont les suivants: tout d’abord une stabilité du groupe classe et de l’équipe pédagogique, une valorisation des élèves, une flexibilité d’orientation et de changement de niveau, un accès aux mêmes contenus pour tous les élèves et finalement une transition douce par rapport à la 8P.

La mixité représente beaucoup d’avantages mais aussi des défis. En principe, les enseignants sont formés pour et capables de faire de l’enseignement différencié. Cependant, pour préparer correctement le corps enseignant à ce nouveau système, il sera donc nécessaire de voter des budgets adéquats afin que les formations complémentaires puissent être offertes. Par ailleurs, une formation différenciée en mixité intégrée efficace ne sera possible que si les effectifs de classes sont limités.

Le système de sections de 11ème est également l’objet de critiques puisqu’il pourrait selon certains avoir les mêmes conséquences que le système actuel à la sortie du cycle. Cependant, le problème n’est pas tant que deux sections d’orientation existent ; faut bien se préparer au passage au secondaire II, à un moment donné. Le problème réside dans le fait que les formations non gymnasiales restent peu valorisées. Des améliorations concrètes à l’avenir pour valoriser la formation professionnelle seraient souhaitables, mais le Département de l’Instruction Publique n’est pas le seul à devoir valoriser la formation professionnelle. Il est de notre responsabilité à toutes et tous de valoriser les voies professionnelles.