En commission des finances, les partis de droite dont le MCG ont voté contre le projet de budget 2022 de l’Etat de Genève. Si ce vote est confirmé durant la séance plénière du parlement de décembre prochain, ce sont des avancées notoires pour le climat, l’économie genevoise, le social, la formation et même pour les conditions carcérales, qui partiront en fumée. En pleine 5ème vague de Covid-19, la droite genevoise choisit de jouer au pyromane plutôt que d’assurer des prestations indispensables à la population.

« Nous sommes en train de creuser notre propre tombe », a prévenu le chef de l’ONU, António Guterres, à l’ouverture du Sommet des dirigeants mondiaux au deuxième jour de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26, à Glasgow. Le message a été visiblement entendu par la droite genevoise qui a apporté des pelles pour enterrer ce projet de budget 2022 de l’Etat de Genève. En le refusant, la majorité de droite de la commission des finances choisit sciemment d’ignorer les crises sanitaire, écologique, sociale et économique dans lequel nous vivons. Si le vote en commission est confirmé par le parlement en décembre, c’est plus de 180 millions de francs qui ne seront pas attribués pour de nombreuses politiques publiques essentielles à la population. Ce refus est d’autant plus incompréhensible que le déficit budgétaire est pourtant moins important que prévu (295 millions plutôt que 460).

Pour faire face aux défis que représentent les changements climatique et l’effondrement de la biodiversité, le Conseil d’Etat avait prévu d’augmenter le budget d’investissement pour la transition écologique à 600 millions CHF/an pour les 10 prochaines années. Probablement insuffisants, ces investissements étaient néanmoins indispensables pour accélérer et concrétiser la mise en œuvre du Plan Climat Cantonal, ainsi que renforcer les mesures de protection de la biodiversité. La droite genevoise fait la sourde oreille, malgré l’échec résonnant de la COP 26, et refuse d’engager le Canton dans le tournant écologique, nécessaire au bien-être des Genevois-es

La pandémie a durement touché l’économie locale et le Canton a dû débourser des aides importantes et nécessaires pour venir en aide aux entreprises genevoises. La pandémie a par ailleurs accéléré la révolution digitale et mis à mal de nombreux métiers qui doivent se réinventer à l’aune de la transition numérique et écologique. Le projet de budget 2022 visait précisément à accompagner les petites et moyennes entreprises qui s’engagent dans ces transitions. Il augmentait les moyens destinés à la formation des salarié-e-s pour qu’ils-elles soient en mesure de mettre à jour leurs compétences et savoir-faire pour le marché du travail de demain. Les entreprises et les salarié-e-s pourront remercier la droite genevoise de les avoir privé de ce soutien pourtant crucial.

La pandémie a jeté une lumière crue sur la précarité à Genève avec les longues files d’attente aux Vernets. Le projet de budget visait justement à adapter les prestations sociales face aux besoins accrus de la population. Ce refus met à mal des postes nécessaires en particulier à l’Hospice général et au Service de protection de l’adulte. Concernant la formation, malgré l’augmentation prévue du nombre d’élèves en 2022 et l’importance de maintenir un enseignement public de qualité, c’est 25.8 postes qui passerait à la trappe. Enfin, même la politique carcérale, pourtant chère au MCG, sera également privée de moyens, notamment pour décharger Champ-Dollon, soutenir le personnel et améliorer les conditions des personnes en détention.

Le monde actuel subit de plein fouet les effets de la pandémie depuis bientôt deux ans. La crise sanitaire a démontré l’importance d’une fonction publique forte et pour laquelle la population suisse a applaudi sur les balcons chaque soir du printemps 2020. Alors que les changements climatiques menacent également la prospérité et la sécurité de notre canton, le maintien d’un haut niveau des prestations publiques se justifiait pleinement. La majorité de droite de la commission des finances n’en a eu cure et choisit sciemment de faire porter le risque sur le dos de la population.  

Contacts 

Delphine Klopfenstein Broggini, Présidente des Vert.e.s genevois.e.s
Marjorie de Chastonay, cheffe du groupe des Vert.e.s au Grand Conseil
Boris Calame, député, commissaire aux finances
Dilara Bayrak, députée, commissaire aux finances