En 2007 déjà, le Conseil municipal de la Ville et les Vert-e-s (dont une certaine « Anne Moratti-Jung » alors CM) appuyaient « l’extension du service public au domaine de la petite enfance (PR-476 A) ». Mais cette union de l’Alternative s’était confrontée à la complexité de la réforme dans un premier temps, puis à la perte de la majorité dans un deuxième temps. Malgré tout, Esther Alder, alors Conseillère administrative, décida de réaliser certains changements structuraux dont la sectorisation de la Petite enfance en Ville de Genève, regroupant aujourd’hui 77 structures d’accueil de la Petite enfance (SAPE) réparties dans 20 secteurs et en 24 entités juridiques différentes. La convention collective de travail ayant été depuis quelque peu améliorée, il n’en reste pas moins que la gouvernance sous modèle associatif, laissant aux parents la responsabilité juridique et administrative, allait devenir de plus en plus compliquée à gérer.

Sentant le vent d’une nouvelle majorité à l’aube des élections municipales 2020, les Vert-e-s et les Socialistes décidèrent alors de plancher sur un projet de motion relançant à terme l’idée d’une municipalisation « par étape » de la gouvernance de la Petite enfance dans la commune. Au même moment, Esther Alder proposa de manière pragmatique l’idée d’une fondation de droit privé pour la gestion de trois nouvelles structures en attendant une majorité pour une réforme structurelle.

Suite à l’élection de ce Conseil administratif à majorité rose-verte en Ville et à la Présidence de la Commission des Finances (assurée par Omar Azzabi), les Vert-e-s planifièrent la discussion autour de la réforme et lancèrent les consultations autour du projet du Conseil administratif qui arriva sur la table en janvier 2021. Ce projet pilote consiste en la municipalisation des 672 nouvelles places en commençant par la crèche de Marie Goegg-Pouchoulin dans l’écoquartier de la Jonction. Au regard de la réalité budgétaire des communes en général et de la Ville en particulier, il était difficile d’imaginer la possibilité d’une municipalisation complète en un seul bloc.

C’est ainsi que la Co-Présidence, la vice-Présidence, la Chefferie et le caucus décidèrent soigneusement de questionner le modèle hybride proposé par la Magistrate Christina Kitsos, le trouvant dans un premier temps pas suffisamment abouti. Le Bureau de la section Ville organisa alors une rencontre entre la Magistrate et le Comité des Vert-e-s VdG qui s’est avérée convaincante. Loin d’être idéaliste, cette solution pragmatique a le mérite de poser la première pierre d’une réforme attendue de pied ferme par la gauche depuis plus de vingt ans. Il reste néanmoins plusieurs questions fondamentales, habilement posées par Matthias Erhardt et Laurence Corpataux, notamment en ce qui concerne les structures associatives actuelles, qui pèsent sur le dos des comités, c’est-à-dire, principalement des parents-employeurs.

S’il est vrai que de nombreux.ses acteurs-trices ont tenté de nous faire douter sur la clarté de nos réflexions et de notre position, les discussions à l’interne furent riches et portent aujourd’hui leurs fruits avec le projet de motion: « Petite enfance : accompagner le changement en Ville de Genève » déposé en urgence le 16 novembre. Ce dernier vient sceller l’accord de l’Alternative pour ENFIN lancer la réforme de la Petite enfance en Ville de Genève. Depuis 1999 et le rapport Jean-Paul Bari, nous avons fait du chemin et nous avons surtout tenu notre promesse. Une pensée à tou-te-s nos membres ayant travaillé et soutenu la réforme de la gouvernance de la Petite enfance depuis 20 ans ! N’en déplaise à l’UDC, ce premier acte d’une politique rose-verte négociée n’est qu’un début et nous espérons sincèrement qu’il représente l’avenir d’une nouvelle manière de gouverner dans l’ensemble des Villes au tournesol et à la rose.

Anne MORATTI et Omar AZZABI

Co-Président-e-s, les Vert-e-s Ville de Genève