Après plus de 20 années d’attente et le premier texte parlementaire déposé par l’ancienne conseillère nationale Verte Ruth Genner, la population suisse accepte aujourd’hui le mariage pour toutes et tous. La Suisse se met sur les rails de la modernité en effaçant cette discrimination inacceptable envers les personnes LGBTIQ+.

En revanche, une majorité des votant-e-s a refusé l’initiative 99% qui visait à augmenter l’imposition du capital. Une occasion manquée pour la justice fiscale en Suisse, pays dans lequel les richesses sont pourtant très inégalement partagées.  

Enfin, le mariage pour tout-e-x-s est accepté !

En 1998, l’ancienne conseillère nationale Verte, Ruth Genner, a été la première élue à demander le mariage pour tout-e-x-s en Suisse dans une initiative parlementaire. Néanmoins, les Vert-e-s et autres forces progressistes se sont heurté-e-s à un mur conservateur au parlement pendant 20 ans, faisant de notre pays la quasi lanterne rouge de l’Europe de l’Ouest en matière de droits LGBTIQ+. Aujourd’hui, cette discrimination révoltante prend fin ! Les Vert-e-s se réjouissent que cette revendication défendue de longue date soit acceptée selon la première projection à plus de 64% en Suisse, le tout malgré une campagne publicitaire abominable de la part du comité référendaire.   

Le principe du mariage pour tout-e-x-s est simple : les couples, quel que soit leur sexe, auront les mêmes droits et les mêmes obligations que les couples hétérosexuels. Il pourra remplacer le partenariat enregistré qui est un faux modèle de substitution au mariage, insuffisant et discriminatoire. La nouvelle loi permettra aussi aux couples de femmes* d’accéder à la procréation médicalement assistée (du moins aux banques de sperme en Suisse). Dès sa naissance, l’enfant aura donc deux parents, tout en préservant son droit de connaître sa filiation.

Rejet de l’IN 99% : une occasion manquée pour la justice fiscale

Les Vert-e-s genevois-es prennent acte du rejet de l’initiative « Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital » (« Initiative 99% »). Cette initiative mettait pourtant en lumière un fait sans équivoque : aujourd’hui, 1,9 % de la population possède la moitié de tous les actifs et rien qu’entre 2003 et 2015, la richesse du 1% des plus riches a augmenté de près de 43 %. C’est pourquoi elle demandait que les revenus du capital (par exemple les dividendes ou les intérêts), un privilège ne concernant qu’une tranche très aisée de la population, soient plus fortement imposés et que ces revenus bénéficient aux personnes à faibles ou moyens revenus. Le rejet de cette initiative tout comme l’absence regrettable de contre-projet constitue une occasion manquée de garantir une plus grande équité fiscale dans notre pays. Les Vert-e-s continueront néanmoins de défendre une meilleure répartition des richesses et la justice fiscale.

Delphine Klopfenstein Broggini, présidente des Vert-e-s genevois-es
Louise Trottet, vice-présidente des Vert-e-s genevois-es