Par Esther Um, co-responsable du groupe de travail Egalité des Vert.e.s genevois.e.s

Le 25 novembre, c’est la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, violences sexistes et sexuelles. L’expression varie selon ce qu’on veut mettre en évidence. Mais pourquoi ce ciblage, cette précision, cette particularité. Ne convient-il pas simplement de lutter contre les violences en général ?

Par son expression « violence à l’égard des femmes » l’Organisation des Nations Unies entend « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ». Cette prise de position découle de la reconnaissance que « la violence à l’égard des femmes traduit des rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, lesquels ont abouti à la domination et à la discrimination exercées par les premiers et freiné la promotion des secondes, et qu’elle compte parmi les principaux mécanismes sociaux auxquels est due la subordination des femmes aux hommes », selon les mots mêmes de la Déclaration de l’ONU.

Cette reconnaissance acquise à l’instance suprême peine pourtant à se concrétiser dans les pays, les communautés, les mentalités, comme en témoigne l’Appel pour une révision du droit pénal sexuel. Ce dont nous avons besoin c’est d’une compréhension de la nature systémique de la domination. Nous sommes tou-te-x-s partie prenante d’un système qui établit un ordre binaire masculin-féminin hiérarchique. Tout l’enjeu est de défaire, à tous les niveaux de la société et à l’échelle individuelle, cette vision profondément ancrée. La Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes rappelle cette démarche qui incombe à toutes les sociétés patriarcales, à l’ensemble des citoyen-ne-s. Plusieurs actions sont organisées dans le canton :

Le Collectif genevois de la grève féministe propose ce 25 novembre

  • Dès 12h : Action Servantes Écarlates en Ville

Se vêtir d’une cape rouge et d’un bonnet blanc et marcher dans les rues. Cette action féministe est utilisée pour symboliser la soumission du corps des femmes telle qu’elle est présentée dans La servante écarlate de Margaret Atwood. Ce roman, explique le Collectif, décrit une dystopie où les femmes sont habillées selon leur capacité à être fertile et leur statut social. En rouge les servantes fertiles qui seront violées chaque mois par l’homme de leur foyer, afin de procréer.

  • À 18h30 : Action devant le Palais de Justice (en-dessus du Bourg-de-Four)

Il s’agira de déposer une bougie devant le Palais et pousser un grand cri de colère pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. L’alternative est d’allumer une bougie dans le lieu où on se trouve à 18h pour vivre ce moment tou-te-x-s au même moment.

  • Des flyers expliquant la journée du 25 novembre et les revendications à propos des violences sexistes et sexuelles sont disponibles à la Maison internationale des associations.

De son côté, le Service égalité et diversité de l’UNIGE s’associe à la Semaine des droits humains pour proposer des événements (webinaires, vidéos) accessibles en ligne

Ce mercredi 25 novembre, chacun-e-x à son niveau peut accomplir le plus petit pas possible (PPP) : le pouvoir du patriarcat ne passera pas par moi. Information. Prise de conscience. Action.