Malgré le contexte économique incertain, le Conseil d’Etat a fait des choix, en matière de politique d’investissements et de soutien à l’économie. Il a également annoncé des avancées notoires pour l’écologie. Il conviendra, toutefois, de confirmer ces choix dans les prochains budgets et les projets de loi d’investissement.

Pour l’exercice 2022, le déficit de fonctionnement est estimé à 460.2 millions de francs. En substance, le manque de revenus pour l’année prochaine sera encore largement dû à des orientations politiques votées précédemment et, notamment, la réforme fiscale des entreprises RFFA. En outre, alors que la crise sanitaire accroît l’incertitude sur les rentrées fiscales, les orientations données par le Conseil d’Etat dans sa proposition de budget 2022 indiquent une prise de conscience certaine pour agir en faveur du climat, tout en garantissant le niveau de prestations à la population. 

Les orientations budgétaires souhaitées par le département de l’économie et de l’emploi permettent d’engager l’économie du Canton sur la voie de la durabilité. Il ne s’agit pas d’attendre que les effets potentiels de la dernière réforme fiscale des entreprises se déploient mais de donner des orientations claires, dès aujourd’hui, à l’économie genevoise, afin qu’elle soit en mesure de répondre aux défis climatiques actuels et futurs. En ce sens, la volonté du Conseil d’Etat de développer et soutenir des secteurs économiques favorisant la transition écologique est à souligner. Dans le même esprit, de nombreuses activités doivent se réinventer et il s’agit, pour l’Etat, d’accompagner les entreprises qui s’engagent dans cette transition. Il faut également relever les moyens accrus destinés à la formation des salarié-e-s pour qu’ils-elles soient en mesure de mettre à jour leurs compétences et savoir-faire pour le marché du travail de demain.

Les Vert-e-s genevois-es saluent la proposition du Conseil d’Etat d’augmenter le budget d’investissement pour la transition écologique à 600 millions CHF/an pour les 10 prochaines années, ce qui représente une première étape importante. Mais d’autres engagements financiers devront être pris pour répondre aux défis qui nous attendent. Une réévaluation régulière devra être faite de ces budgets. Ils devront être régulièrement adaptés afin d’assurer que les objectifs climatiques puissent être atteints. Pour les Vert-e-s, ces investissements sont indispensables pour accélérer et concrétiser la mise en œuvre du Plan Climat Cantonal, ainsi que renforcer les mesures de protection de la biodiversité. La crise sanitaire ne doit pas faire oublier que nous devons très rapidement réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les postes supplémentaires demandés permettront à l’Etat de garantir un niveau soutenu de dépenses d’investissement.

Face à la précarité d’une part importante de la population et aux inégalités croissantes, le maintien des prestations publiques se justifie pleinement. Les Vert-e-s genevois-es sont, en outre, favorables à une révision de la fiscalité qui permettrait de garantir les prestations de l’Etat à long terme, tout en permettant une meilleure redistribution des richesses. Le groupe parlementaire des Vert-e-s genevois-es est, par ailleurs, favorable à la suspension temporaire du frein au déficit et du frein à l’endettement, afin d’assurer des ressources suffisantes pour que le Canton atteigne les objectifs climatiques qu’il s’est fixé.

Concernant les transferts de charges entre canton et communes actuellement en cours de négociation, les Vert-e-s soutiennent le principe du transfert de la Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle (FASe) aux communes. Il s’agira toutefois de s’assurer que celui-ci puisse se faire en assurant la continuité de son action au service de l’ensemble de la population, de la jeunesse et des quartiers. Par contre, Les Vert-e-s ne soutiennent pas, en l’état, le projet de loi d’écrêtage souhaité par le Conseil d’Etat, à l’encontre de la position affirmée par l’ACG. Les Vert-e-s demandent au Conseil d’Etat de poursuivre les discussions avec les communes genevoises, afin qu’un terrain d’entente puisse être trouvé.

Les Vert-e-s sont également réticents au projet de réforme de la CPEG que le Conseil d’Etat veut lier au budget du canton. Ce projet de loi ne doit pas être un outil de négociation sur le budget, mais doit être renvoyé en commission et débattu, lors d’une séance ordinaire du Grand Conseil.

Les Vert-e-s genevois-es accueillent ainsi positivement la proposition de budget 2022 du Conseil d’Etat. Néanmoins, le parti ne manquera pas de faire des propositions supplémentaires pour accélérer l’atteinte des objectifs climatiques du Canton et assurer les prestations sociales indispensables à la population, durant les débats budgétaires.

Personnes de contact:

Delphine Klopfenstein Broggini, présidente des Vert-e-s genevois-es

Marjorie de Chastonay, députée et cheffe de groupe

Boris Calame, député et commissaire aux finances

Dilara Bayrak, députée et commissaire aux finances