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Centre de formation du Servette FCLes défenseurs du parc des Évaux gagnent en justice face au Canton de Genève

Plusieurs associations s’opposent depuis des années à l’installation du centre de formation du Servette FC aux Évaux.

Même s’ils ne sont pas à l’abri d’un recours, les défenseurs du parc des Evaux ont remporté une importante victoire. Le 22 juin, le Tribunal administratif de première instance (TAPI) a rendu un jugement favorable à la coalition «Sauvons le parc des Évaux», composée de plusieurs association locales et Sauvegarde Genève, et opposée à l’installation de l’académie du Servette FC dans le parc onésien.

Pour rappel, ce groupement d’associations ainsi que la Commune d’Onex s’opposent depuis presque trois ans à l’établissement de l’école de football du club grenat sur une partie des Évaux. Motifs invoqués: des craintes pour la biodiversité et l’accessibilité au public.

L’arrêt du Tribunal administratif va dans leur sens, en annulant les autorisations de construire cantonales. La juge a estimé que le plan de mobilité pensé autour de la future académie était insuffisant.

«Ce jugement donne raison à toutes les associations qui se sont battues sur le terrain depuis des années pour protéger les Évaux. Vu le réchauffement climatique, il est vital de protéger nos parcs et les arbres qui y sont plantés», déclare Margareth Robert-Tissot, présidente de Sauvons le parc des Évaux.

«Il faut laisser aux citoyens la possibilité de s’immerger dans la nature, au lieu de la privatiser», ajoute Philippe Roch, membre d’Helvetia Nostra, partenaire de Sauvons le parc des Évaux. Il promet aux autorités cantonales de poursuivre la lutte si celles-ci font appel: «Ce serait une perte de temps et d’énergie pour tout le monde.»

Route trop étroite

Pour le Conseil d’État, c’est un camouflet. Actuellement située à Balexert, l’académie junior du Servette FC doit déménager pour laisser la place à un futur cycle d’orientation. Le centre de formation migrera vers la zone de Crotte-au-Loup, à Vernier, d’ici à 2033. Mais en attendant, le Canton souhaitait utiliser le parc des Évaux comme solution temporaire.

Las, car la justice est d’avis que l’accessibilité du lieu est insuffisante pour les dizaines d’enfants et d’adolescents qui devraient s’y rendre. Le nœud du problème est incarné par le chemin François-Chavaz: cette rare voie d’accès au parking des Évaux est étroite et aucun bus n’y circule.

Le chemin François-Chavaz, plutôt étroit si l’on se fie aux deux voitures qui se croisent.

Sans compter que la Commune d’Onex ne souhaite pas réaliser d’aménagement sur cette voie, barrant de fait la route à la création d’une navette pour les apprentis footballeurs ou à l’élargissement de la chaussée. «Force est de constater que ces dernières (ndlr: mesures), qualifiées de «mesures clés nécessaires au concept multimodal», […] ne pourront pas être réalisées», conclut la juge.

Ces manquements en termes de mobilité suffisent à eux seuls pour invalider le projet; la justice n’a ainsi pas examiné les autres problèmes soulevés par les recourants.

Le Canton va-t-il faire recours? Mystère. Contactés, les Départements de la cohésion sociale et du territoire indiquent simplement que «l’État de Genève prend acte de ce jugement. Il analyse actuellement les suites qu’il entend donner à ce dossier. Il est par contre certain que cette décision de justice fait prendre un retard considérable au projet de pôle football provisoire et à la construction de nouvelles écoles dont le canton a grandement besoin.»

«David contre Goliath»

Le jugement du TAPI divise également au sein des communes membres de la fondation des Évaux. Du côté d’Onex, on se réjouit de cette décision: «C’était un peu le combat de David contre Goliath, estime Maryam Yunus-Ebner, conseillère administrative. Ce projet n’était pas bon, il cumulait les contradictions, notamment sur la mobilité. Comment l’État de Genève peut-il décréter l’urgence climatique, puis prévoir un parking ainsi qu’un dépose-minute pour l’académie du Servette FC?»

Elle souligne que si le Tribunal avait étudié les autres aspects du recours, d’autres contradictions auraient été trouvées. «Par exemple, une loi de 1987 indique que le parc des Évaux est destiné au délassement et que les installations sportives ne doivent pas être entourées de grillages», note la magistrate.

En Ville de Genève par contre, on regrette vivement la décision de la justice. «C’est bien évidemment une déception, confie Marie Barbey-Chappuis, conseillère administrative responsable des Sports. Ce projet, porté par le Canton et soutenu par la Fondation des Évaux, permettait d’apporter enfin une solution à l’académie de football qui offre chaque année un cadre et une école de la vie à des centaines de jeunes. L’enjeu dépassait le football. Investir dans le sport, c’est investir dans la cohésion sociale.»

Chez certains fans grenat, la déception semble aussi vive. Sur Twitter, un usager affirme que «ce canton ne mérite pas de club d’élite», tandis qu’un autre estime qu’«Onex est dans le top 3 des pires endroits de Genève…»

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