Avec comme intervenants, Delphine Klopfenstein Broggini (présidente des Vert.e.s Genève) et Gilles Garazi (SIG)

Le climat politique:

L’UDC, et la droite en général, parle de futur black-out potentiel pour réintroduire l’idée du nucléaire alors que le peuple a voté, en 2017, la stratégie 2050 proposée par le Conseil Fédéral.

Mais le lobby pronucléaire a les moyens et le doute s’installe. Cela, d’autant plus que la France a fait passer l’idée, au parlement européen, que le nucléaire était neutre en CO2.

Extraits:

En réponse à ces allégations, les Vert.e.s proposent des perspectives dans leur programme pour sortir du nucléaire et du fossile sans risque:

  • Réduire la consommation d’énergie
  • Améliorer l’efficacité énergétique
  • Promouvoir les énergies renouvelables
  • Introduire la souveraineté énergétique

Pour cela, ils proposent, avec Greenpeace et le Parti Socialiste, de lancer un «sprint solaire», soit de développer le photovoltaïque à grande échelle.

Un projet qui va s’appliquer à chaque commune.

Bernex semble avoir pris la chose au sérieux (commune précurseure) puisqu’on parle d’une promotion et d’un soutien important pour développer cette énergie et subvenir aux besoins d’électricité liés aux changements de chauffage imposés pour lutter contre les Gaz à Effet de Serre. (GES)

Pour info, L’Allemagne a 15x plus de m2 de panneaux solaires/habitants que la Suisse.

En considérant le bilan des énergies consommées en Suisse:

On constate que l’énergie nucléaire représente 24,3 % de nos ressources.

Ce qui serait compensable avec le solaire photovoltaïque, si les moyens sont mis en place. De plus, le coût d’un tel développement serait bien moins important que celui occasionné par la construction d’une seule centrale nucléaire et le potentiel de production serait supérieur à celui de toutes les centrales nucléaires actuelles. (livre: Roger Nordmann). Il y a même la possibilité, en alliant l’éolien au solaire, de produire plus que les 39,8 % d’énergie issue des fossiles. Cela permettrait une totale indépendance de la Suisse, du point de vue énergétique, ce qui est très intéressant avec le conflit en cours. (article WWF)

Quelques données supplémentaires:

L’année 2022 sera décisive à l’assemblée fédérale

  • Initiative des glaciers et contre-projets (session printemps)
  • Révision de loi sur l’énergie et loi sur approvisionnement électrique (session été)
  • Nouvelle révision de la loi CO2 (session hiver)

Sur le plan émotionnel:

 Devinez qui sont les auteurs des phrases suivantes ?

«Le nucléaire c’est bon marché!»

«La transition énergétique coûte cher!»

«Le nucléaire c’est neutre en CO2»

«Le nucléaire Suisse, c’est sûr…»

«En Suisse, on en fait tellement plus que les autres, on ne peut pas toujours être les premiers de classe!»

La réponse des Gilles Garazi des SIG:

  • Le nucléaire n’est plus rentable. Aujourd’hui les éventuelles nouvelles centrales devraient bénéficier de tarifs de reprise garantis par l’État à des prix souvent au-dessus du marché. (C’est le cas pour la centrale que construit AREVA depuis 20 ans en Angleterre.)
  • Comme l’a récemment rappelé Simonetta Sommaruga, aucun électricien suisse n’envisage de construire une nouvelle centrale, même si c’était autorisé. Trop de coûts et d’incertitudes pour une entreprise responsable.
  • Immobilisation immense de capitaux, procédures d’autorisation, incertitudes sur la filière des déchets, démantèlement long et coûteux après la période d’exploitation, risque industriel ingérable.
  • Donc ce n’est pas par choix industriel ou économique que l’on peut faire le choix du nucléaire, mais uniquement si on fait face à une urgence énergétique (pays sans ressources renouvelables ou à très forte croissance) mais…
  • La Suisse a la chance de bénéficier de 60 % d’hydraulique, et de réserves à mobiliser: sobriété, efficience énergétique, éolien (quasi à 0 en Suisse), solaire.
  • L’hydraulique doit être une réserve d’énergie et ne plus servir de pompe à bénéfice pour les grandes entreprises électriques. La sobriété est le maître mot de l’avenir de la planète et de la biodiversité, la garante de notre bien-être.