B2C

FEUILLE VERTE N°3
LES VERT.E.S DE
BERNEX CONFIGNON CHAMPAGNE

édition de juillet 2022

Stéphane Vuille

par Stéphane Vuille

Membre du comité des Vert.e.s Bernex Confignon Champagne.

    Le temps des illusions perdues

    Deux événements ces dernières semaines m’ont fait réfléchir aux grandes décisions environnementales qui nous concernent tous et toutes. D’abord, les Vert.e.x.s de Genève ont voté lors de notre dernier congrès que nos candidat-e-s aux prochaines élections cantonales ne mangent pas de viande dans le cadre de leurs fonctions (une décision réexaminée par la suite lors de la dernière assemblée générale). Ceci a fait grand bruit dans les médias et je ne vais pas m’étendre sur le bien fondé de cette décision (tout en précisant que je l’ai moi-même refusée). Ensuite, lors d’une conférence sur la finance, le directeur des investissements responsables de la banque HSBC veut rassurer ses pairs en leur conseillant de ne pas s’inquièter des conséquences du réchauffement climatique, celles-ci étant sur un horizon bien éloigné de 20 à 30 ans. Pourquoi serait-ce un problème, questionne-t-il, si Miami se trouve 6 mètres sous le niveau de l’océan ? Amsterdam connaît cette situation depuis déjà longtemps et la surmonte très bien… les failles de l’arguments sont bien sûr béantes.

    Pendant longtemps, je pensais qu’il suffirait pour apaiser la crise climatique de réduire la croissance de nos économies. J’alimentais ainsi l’idée rassurante et cependant obsolète que nous nous tirerions d’affaire en simplement faisant quelques relativement modestes efforts. La réalité me paraît bien différente maintenant pour diverses raisons.

    Tout d’abord, il y a l’engouement pour le tout électrique, voiture, trottinette, outils et autres gadgets, qui ont presque tous une caractéristique: une batterie, fabriquée avec des matériaux extraits à grands coûts environnementaux par exemple: en République Démocratique du Congo, sur les hauts plateaux du Chili ou en Chine. Soit, si ces batteries sont chargées avec de l’électricité renouvelable, nous nous affranchissons des énergies fossiles. Cependant nous ne faisons que déplacer le problème: ce n’est pas du pétrole qui est extrait mais des minerais.

    Revenons à notre investisseur rassurant: la croissance économique peut, selon lui, se poursuivre. Il est pour moi fondamentalement dérangeant que nos économies « modernes » soient basées sur l’augmentation continuelle des biens et des richesses. Ceci n’est tout simplement pas possible. La Physique nous apprend que rien ne se perd ou ne se créé, tout se transforme. Comment pouvons-nous alors penser que nos sociétés, partout dans le monde, puissent croître et, par la technologie, surpasser tous les défis du réchauffement planétaire ? D’où viendraient donc ces ressources ? À l’heure actuelles, nous bénéficions d’un confort parce que nous exploitons de façon irresponsable la Terre, de préférence dans des contrées lointaines. Il faut donc bien des perdants pour qu’il y ait des gagnants.

    La seule solution est de complètement revoir nos modes de vie et d’enfin entamer la sobriété et maintenant. Nous ne pouvons attendre 20 ou 30 ans !

    Stéphane Vuille

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      Forêt dans la région de Goslar (Basse-Saxe, Allemagne): beaucoup de sapins secs sont visibles partout. Lors d’une séance d’information à la population, inquiète de cette hécatombe, les officiels se veulent rassurants: la forêt ne meure pas, mais elle se transforme. Nul doute que tout le monde a mieux dormi après cette “bonne” nouvelle!
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      Interview de Antonio Hodgers, Conseiller d'État (Vert-e-s/GE) par Antoine Mayerat


      Raconte-moi ton histoire!

      Je suis arrivé en Suisse comme réfugié politique à l’âge de 6 ans avec ma mère et ma sœur, mon père étant décédé sous la torture en Argentine. Ma famille a été poussée de pays en pays en Amérique du Sud et en Europe. Nous avons aménagé finalement à Meyrin où j’ai passé ma jeunesse. Ma mère me disait souvent que c’était provisoire, car on a dû attendre très longtemps avant d’obtenir enfin un permis de séjour. Depuis lors, les lois sur l’asile ont encore été durcies…

      Ce parcours m’a orienté naturellement vers la politique et j’ai été initié à l’écologie par des lectures et des personnes de mon entourage, notamment Pierre-Alain Tschudi. J’ai siégé au parlement des jeunes de Meyrin jusqu’en 1996. En 1997, je suis élu au Grand Conseil, le plus jeune député et par la suite, au Conseil National où je siège jusqu’en 2013. J’entre alors au Conseil d’État.

      Ma sensibilité politique peut se conjuguer en trois axes:
      1. Le respect des limites planétaires, de la nature et de l’environnement
      2. La solidarité au sein des sociétés et internationale entre les peuples
      3. La défense de la liberté individuelle, la liberté de parole, de choisir son existence et la reconnaissance de chaque individualité.
      Comment imagines-tu notre futur, avec pessimisme, optimisme, y-a-t-il encore de l’espoir?

      Je pense que les Vert-e-s ont eu historiquement le rôle de «lanceurs d’alerte» concernant les questions environnementales, notamment climatique, et qu’aujourd’hui plus personne ne peut les nier. Cependant, il faut faire attention de ne pas tomber dans un discours trop catastrophique et anxiogène, car je ne suis pas sûr que cela mobilise réellement les gens. Ça peut parfois même provoquer l’effet opposé. Au contraire, il faut aujourd’hui donner un message autour de l’écologie de l’espoir afin de donner des perspectives enviables qui suscitent la mobilisation.

      Lire la suite de l'interview sur notre site internet...

        Les Vert.e.s du canton se sont retrouvé en mai lors d’un congrès au Grand-Saconnex.

        par Antoine Mayerat

        Ce fut une belle rencontre où nous avons d’une part accepté une résolution concoctée par le Groupe de travail Economie-Emploi / Fiscalité-Finance et d’autre part réélu nos deux représentants au Conseil D’État.

        Fabienne Fischer et Antonio Hodgers vont briguer un nouveau mandat pour continuer à porter haut et fort nos couleurs et nos convictions.
        fabienne et Antonio
        Le comité cantonal a aussi été modifié avec l’apparition, comme vice-président, de Julien Nicolet Dit Félix, qui habite à Avusy. La présidente reste Delphine Klopfenstein Broggini que vous connaissez un peu mieux puisqu’elle figurait dans la précédente Feuille Verte (disponible ici).

        Elle va continuer à mener la barque verte en évitant les écueils comme la fameuse polémique sur la viande qui a fait parler beaucoup de monde, journalistes et membres d’autres partis qui, tout à coup, pouvaient s’en prendre à nous facilement. L’énoncé en question, grâce à Delphine et un travail de mise au point avec toutes les personnes impliquées, a changé de forme et le débat s’est apaisé. Notre nouveau message est clair: nous soutenons, comme le fait l’OMS, que manger 50 Kg de viande par année est mauvais pour la santé et pour la planète, tout en n’interdisant pas à nos élus d’en absorber s’ils trouvent que cela en vaut la peine.

        Enfin, nous avons eu un exposé de Léo Pertschmidt à propos d’une initiative pour la responsabilité environnementale

        Situation:
        forêt en feu
        Les crises environnementales multiples: climat, biodiversité, pollution, la déforestation, etc.
        déchets
        Les causes communes: la manière dont nous gérons notre économie aujourd’hui («capitalisme fossile»), celle de placer la protection de l’environnement contre la qualité de vie, etc.
        limites
        Les limites planétaires qui sont dépassées sur 3 niveaux en Suisse: la chimie (2x), la biodiversité (2x), le climat (22x)
        But de l’initiative:

        La protection de l’environnement doit devenir une priorité et constituer le cadre de notre économie et de notre société.

        L'impact environnemental de la Suisse doit être réduit dans un délai de dix ans de manière à ce que nous respections les limites planétaires. La mise en œuvre de ces objectifs doit se faire de manière socialement acceptable.

        La responsabilité environnementale maintenant ! - Les VERT-E-S suisses (verts.ch)
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        Stop F-35!


        Le Conseil fédéral a décidé d’acquérir des bombardiers furtifs nord-américains F-35. Et pour que le peuple ait son mot à dire, nous avons lancé l’initiative « Stop F-35 ».
        • Le F-35 est conçu pour les combats aériens et le bombardement offensif: autant de scénarios extrêmement improbables pour la Suisse.
        • Un tel avion, luxueux et hautement sophistiqué, coûte très cher à l’entretien et à l’exploitation. De plus, dans les autres pays, les coûts d’exploitation réels se sont révélés nettement plus élevés que prévu.
        • Ce qui menace le plus la population suisse, c’est la perte de ses ressources vitales en raison du réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Il s'agit d'investir dans la protection du climat et de la biodiversité, et non dans des avions de combat.
        • La Suisse devrait renforcer sa collaboration avec les pays européens en matière de police du ciel au lieu de devenir dépendante de la plus grande puissance militaire au monde.
        Ensemble, empêchons une telle aberration !

        Signez maintenant !

          IN Responsabilité environnementale

          La responsabilité environnementale maintenant !


          Nous avons besoin de votre signature car :
          • La crise climatique, l’extinction des espèces sont bien réelles.
          • Les crises environnementales sont le résultat de la prédominance des intérêts économiques sur la protection de l’environnement. Nous avons besoin de changer de cap maintenant !
          • L’initiative pour la responsabilité environnementale des Jeunes Vert-e-s exige que l’environnement devienne une priorité. L’environnement est une limite posée à l’économie et à la société. Cela signifie que la Suisse doit produire et importer de manière à ne pas détruire nos ressources naturelles.
          • L’initiative exige que l’impact environnemental de la Suisse se réduise, dans les dix ans, de manière à respecter les limites de la planète (définies scientifiquement).
          • Des limites claires doivent être observées dans les domaines du climat, de la disparition des espèces, de la déforestation et de la pollution de l’air, de l’eau et du sol.
          • L’initiative exige également que cet objectif soit atteint d’une manière socialement acceptable.
          Les VERT-E-S soutiennent l’initiative pour la responsabilité environnementale des Jeunes Vert-e-s. Vous aussi ?

          Signez maintenant

            une-vie-ici-une-voix-ici

            Une vie ici, une voix ici… Renforçons notre démocratie !


            40 % des habitant-e-s de ce canton sont aujourd’hui mis à l’écart de décisions essentielles sur la santé, la formation, l’aménagement, l’écologie, les transports, la fiscalité, les droits humains, etc. ceci alors qu’iels financent ces politiques publiques par leur travail et leurs impôts, en vivent les effets et contribuent directement à la vie économique, associative, culturelle et sportive genevoise.

            Il est temps que cette partie de la population contribue aussi aux décisions qui nous concerne toutes et tous, en distinguant nationalité et citoyenneté cantonale. Cette initiative renforce et unit notre collectivité. Elle répond aussi au durcissement de l’accès au passeport suisse imposé par Berne. Elle s’inscrit dans le droit fil de toutes les réformes démocratiques et citoyennes dans le canton de Genève, de la fin du 18e siècle en passant par la révolution radicale de 1846 jusqu’aux droits politiques cantonaux conquis par les femmes en 1960 et au droit de vote municipal des étrangers-ères résident-e-s en 2005. Cette extension des droits politiques fait par ailleurs partie de nos programmes électoraux depuis longtemps. Faisons ensemble ce pas en avant !

            Signez maintenant